Le cancer du sein lié à une protéine ?
AFP
04/08/2010 | Mise à jour : 22:26 Une protéine qui élimine le fer des cellules de l'organisme pourrait être utilisée pour ralentir la croissance de tumeurs cancéreuses du sein, prédire quelles sont les chances de survie des patientes et traiter la maladie, selon une étude publiée aujourd'hui aux Etats-Unis.
Des chercheurs du centre médical de l'université de Wake Forest, en Caroline du Nord (sud-est), ont découvert que le niveau de protéine ferroportin, qui transporte le fer à l'extérieur des cellules, était beaucoup plus bas dans les tumeurs du sein que dans les autres tissus.
Une carence en ferroportin a pour conséquence une accumulation de fer, qui contribue à la croissance de la tumeur et pourrait également la rendre plus agressive, explique Suzy Torti, professeur de biochimie à Wake Forest, l'un des principaux auteurs de l'étude parue dans Science Translational Medicine.
Les chercheurs ont ramené le niveau de ferroportin à la normale dans des tumeurs du sein humaines implantées sur des souris, et ont constaté que les tumeurs se développaient moins vite.
"La ferroportin élimine le fer de la cellule, et donc, une fois réimplantée dans la cellule, la protéine a éliminé le stimulus de croissance du cancer", explique la chercheuse, pour qui l'étude "laisse penser que la ferroportin a une influence non négligeable sur le comportement du cancer".
Cela ne signifie pas pour autant que les patientes doivent modifier le niveau d'apport en fer de leur alimentation, met-elle en garde, soulignant que l'étude porte uniquement sur le comportement du fer dans les cellules, et non dans le régime alimentaire.
Les chercheurs ont également étudié les dossiers de plus de 800 femmes atteintes d'un cancer du sein pour déterminer si un lien pouvait être établi entre le niveau de ferroportin et l'issue du cancer à long terme.
Ils ont découvert qu'un faible niveau de ferroportin était souvent le signe d'une issue malheureuse, et que le niveau de la protéine était particulièrement bas dans les zones où le cancer se montrait le plus agressif.
A l'inverse, un niveau élevé de la protéine signifiait une chance de survie de 90% à long terme.
"Utiliser la ferroportin comme un marqueur de la régulation en fer pourrait s'avérer un outil utile dans le pronostic du cancer du sein et pourrait contribuer à déterminer la thérapie", selon l'étude.
"A l'avenir, la manipulation de la teneur en ferroportin ou des protéines qui affectent le niveau de ferroportin pourrait s'avérer un traitement efficace du cancer du sein", selon l'étude
Le centre de lutte contre le cancer Nantes Atlantique "René Gauducheau" s'est doté d'un équipement de pointe permettant de faire la radiothérapie des patientes juste après leur opération alors qu'elles sont encore au bloc, a-t-il annoncé aujourd'hui lors d'une conférence de presse.
Cette thérapie encore peu utilisée en France permet en moyenne de réduire d'un tiers le nombre de séances de radiothérapie normalement nécessaires après l'ablation de la tumeur, a expliqué Christian Houdoux, responsable communication du centre Gauducheau. Concrètement, une boule adaptée à la taille de la tumeur et du sein, placée au bout d'un bras articulé, est introduite dans le sein à la place de la tumeur qui vient d'être enlevée et permet d'irradier directement les tissus qui étaient au contact des cellules cancéreuses.
Dans un premier temps seules les patientes de plus de 60 ans, ayant une tumeur de faible dimension, sans antécédent personnel de cancer du sein, pourront être éligibles à ce type de traitement, soit 5 à 6 par mois en moyenne. L'appareil, l'Intrabeam, fabriqué par le groupe allemand Carl Zeiss Surgical Gmbh, a été mis au point il y a une dizaine d'années mais fonctionne pour la première fois en France avec l'exemplaire installé à Nantes et inauguré vendredi.
Outre les questions de réglementations sanitaire qui ont freiné sa diffusion, ainsi que son prix, 500.000 euros, l'appareil nécessite un bloc opératoire spécifique permettant de protéger le personnel soignant des radiations tout en contrôlant l'anesthésie de la patiente à distance. Il a été installé à Nantes à l'initiative notamment du professeur Jean-Luc Harousseau, directeur général du centre René Gauducheau et du Dr Magali Leblanc-Onfroy, chef de service de radiothérapie dans ce même centre.
AFP
04/08/2010 | Mise à jour : 22:26 Une protéine qui élimine le fer des cellules de l'organisme pourrait être utilisée pour ralentir la croissance de tumeurs cancéreuses du sein, prédire quelles sont les chances de survie des patientes et traiter la maladie, selon une étude publiée aujourd'hui aux Etats-Unis.
Des chercheurs du centre médical de l'université de Wake Forest, en Caroline du Nord (sud-est), ont découvert que le niveau de protéine ferroportin, qui transporte le fer à l'extérieur des cellules, était beaucoup plus bas dans les tumeurs du sein que dans les autres tissus.
Une carence en ferroportin a pour conséquence une accumulation de fer, qui contribue à la croissance de la tumeur et pourrait également la rendre plus agressive, explique Suzy Torti, professeur de biochimie à Wake Forest, l'un des principaux auteurs de l'étude parue dans Science Translational Medicine.
Les chercheurs ont ramené le niveau de ferroportin à la normale dans des tumeurs du sein humaines implantées sur des souris, et ont constaté que les tumeurs se développaient moins vite.
"La ferroportin élimine le fer de la cellule, et donc, une fois réimplantée dans la cellule, la protéine a éliminé le stimulus de croissance du cancer", explique la chercheuse, pour qui l'étude "laisse penser que la ferroportin a une influence non négligeable sur le comportement du cancer".
Cela ne signifie pas pour autant que les patientes doivent modifier le niveau d'apport en fer de leur alimentation, met-elle en garde, soulignant que l'étude porte uniquement sur le comportement du fer dans les cellules, et non dans le régime alimentaire.
Les chercheurs ont également étudié les dossiers de plus de 800 femmes atteintes d'un cancer du sein pour déterminer si un lien pouvait être établi entre le niveau de ferroportin et l'issue du cancer à long terme.
Ils ont découvert qu'un faible niveau de ferroportin était souvent le signe d'une issue malheureuse, et que le niveau de la protéine était particulièrement bas dans les zones où le cancer se montrait le plus agressif.
A l'inverse, un niveau élevé de la protéine signifiait une chance de survie de 90% à long terme.
"Utiliser la ferroportin comme un marqueur de la régulation en fer pourrait s'avérer un outil utile dans le pronostic du cancer du sein et pourrait contribuer à déterminer la thérapie", selon l'étude.
"A l'avenir, la manipulation de la teneur en ferroportin ou des protéines qui affectent le niveau de ferroportin pourrait s'avérer un traitement efficace du cancer du sein", selon l'étude
Le centre de lutte contre le cancer Nantes Atlantique "René Gauducheau" s'est doté d'un équipement de pointe permettant de faire la radiothérapie des patientes juste après leur opération alors qu'elles sont encore au bloc, a-t-il annoncé aujourd'hui lors d'une conférence de presse.
Cette thérapie encore peu utilisée en France permet en moyenne de réduire d'un tiers le nombre de séances de radiothérapie normalement nécessaires après l'ablation de la tumeur, a expliqué Christian Houdoux, responsable communication du centre Gauducheau. Concrètement, une boule adaptée à la taille de la tumeur et du sein, placée au bout d'un bras articulé, est introduite dans le sein à la place de la tumeur qui vient d'être enlevée et permet d'irradier directement les tissus qui étaient au contact des cellules cancéreuses.
Dans un premier temps seules les patientes de plus de 60 ans, ayant une tumeur de faible dimension, sans antécédent personnel de cancer du sein, pourront être éligibles à ce type de traitement, soit 5 à 6 par mois en moyenne. L'appareil, l'Intrabeam, fabriqué par le groupe allemand Carl Zeiss Surgical Gmbh, a été mis au point il y a une dizaine d'années mais fonctionne pour la première fois en France avec l'exemplaire installé à Nantes et inauguré vendredi.
Outre les questions de réglementations sanitaire qui ont freiné sa diffusion, ainsi que son prix, 500.000 euros, l'appareil nécessite un bloc opératoire spécifique permettant de protéger le personnel soignant des radiations tout en contrôlant l'anesthésie de la patiente à distance. Il a été installé à Nantes à l'initiative notamment du professeur Jean-Luc Harousseau, directeur général du centre René Gauducheau et du Dr Magali Leblanc-Onfroy, chef de service de radiothérapie dans ce même centre.